La signification des sculptures devant l'école
Ces objets venus de l'espace, par Michel Archambault, artiste sculpteur.
Il s'agit d'un ensemble sculptural composé de cinq éléments situé à l'intersection des rues Davidson et Gibeault. L'oeuvre s'intègre visuellement et physiquement au quotidien de ses usagers immédiats et environnants.
En contact direct avec sa clientèle autant par sa situation géographique que physique, la dimension et le volume de l'oeuvre sont déterminés en fonction de ses jeunes usagers (5 à 9 ans). C'est une oeuvre qui s'intègre facilement à son environnement immédiat qui dynamise et situe l'aire d'accès à l'école. L'espace étant ici non pas un concept mais une surface vécue.
L'artiste a cherché à condenser, par configuration, différentes façons de regarder ces objets-formes. La géographie du site m'a amené à créer une oeuvre ouvertes mais regroupée, qui suggère un ensemble (quartier, famille ...). Tout se passe comme si les sculptures avaient rassemblé, condensé en elles diverses possibilités de variation d'un tableau vivant (3d). La lecture de l'oeuvre se fait par mouvement circulaire et non linéaire. La perspective optique/géométrique, l'alignement des objets et la composition des couleurs varient selon le déplacement du spectateur.
Dans ce travail, les dispositions du volumes créent des jeux d'équilibre, différentes dynamiques s'établissent soient par le basculement des formes, l'inversion variée des volumes et des plans (facettes). À distance, on peut apercevoir une masse sculpturale qui captant la lumière est de ce fait animée et dont les couleurs se modifient selon les journées et les saisons.
Avant tout, le sculpteur voulait un travail facilement décodable, mais avec plusieurs niveaux de lecture. N'oubliant pas l'école dans son propos et ce qu'elle véhicule en tant que lieu d'apprentissage, il a premièrement utilisé la géométrie pour concevoir les formes puis la référence organique du règne animal que l'on peut retrouver dans l'aspect ludique des pattes-supports. C'est un projet qui s'adresse à une jeune clientèle, qui commence son apprentissage, cherche à nourrir sa curiosité.
L'oeuvre se prête à l'idée du signe, du symbole et introduit l'idée du jeu des associations qui prend l'aspect d'une famille, de pierres précieuses, d'astéroïdes ou d'immenses fleurs dans un jardin.
Les couleurs des sculptures font référence à la peinture (tableau), aux saisons, aux sensations qu'elles suggèrent : le chaud, le froid par exemple. Les cinq éléments en aluminium dont quatre peints qui composent l'oeuvre sont ancrés au sol. Le matériau utilisé a été sélectionné en fonction de sa pérennité, et sa solidité. L'utilisation des éléments pattes-support rend encore plus fragile et accentue l'importance du rapport au sol de ces sculptures qui va de la sensation du poids, à la suspension et à une forme de lévitation.
La disposition des volumes crée un espace référentiel, un espace mémoire qui prend sa propre dimension «symbolique» avec le temps. Ce travail de facture contemporaine puise dans l'utilisation des signes, des codes qui sont à la base de la communication.
L'oeuvre a été réalisé dans le cadre de la loi portant sur l'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement.
